QUAND UN FAKE NEWS ENTRAÎNE UNE PÉNURIE DE GARBA
« Tout ce qui circule en ligne n'est pas forcément vrai ». Les images et les vidéos truquées ou sorties de leur contexte, il en existe plein sur Facebook, TikTok, Instagram, Telegram, et tous les autres réseaux sociaux. Le mieux c'est d'exercer un esprit critique face aux informations sur Internet.
Mais, à l'opposé de l'esprit critique se situent les émotions. Dans ce cas précis que je m'apprête à raconter, la colère est survenue avant la réflexion. Ce qui est très grave dans ce cas là.
Bon mangeur de garba que je suis, je ne pensais pas pouvoir me priver de cet "attiéké poisson thon" un seul jour. Je n'y avais jamais songé. Mais, il a fallu qu'une personne ait la sombre idée de prendre une vidéo, la sort de son contexte original et la publie sur les réseaux sociaux, pour ruiner mes chances d'avoir du bon garba.
En mai 2021, une vidéo est attribuée à tort à la communauté nigérienne vivant en Côte d'Ivoire, un fake news. Il s'agissait d'une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montrant des hommes ligotés et battus. Elle a été présentée comme une agression de Nigériens contre des Ivoiriens au Niger.
En réalité, cette vidéo n'a jamais été filmée au Niger et les personnes violentées n'étaient aucunement des Ivoiriens. Malgré cela, la publication de cette vidéo a suscité l'indignation et des représailles très violentes contre les Nigériens vivant en Côte d'Ivoire, particulièrement les vendeurs de garba.
Dans ma commune Abobo, il était quasiment impossible d'avoir du bon garba pendant cette période. Le fameux garba qui nous sauvait de la faim. Avec une modeste somme on pouvait s'offrir une bonne quantité pour être bien rassasié. Mais, voilà qu'une fausse rumeur est venu tout détruire, mettant en mal par la même occasion la sécurité et la quiétude de nos frères nigériens.
Même Chaud-chaud, le garbatigui si gentil, courtois et respectueux de mon quartier était aussi obligé de se cacher pour préserver sa vie. Son coin de commerce fut entièrement saccagé. Quelle tristesse !
Les autorités ont réussi à prendre le contrôle de la situation. La vérité avait été rétablie et le calme est enfin revenu. Nous avons retrouvé notre garba tant convoité, ça nous avait tellement manqué. D'un autre côté, certains de nos frères nigériens agressés avaient été blessés et avaient subi beaucoup de dégâts matériels.
Bien évidemment, les responsabilités avaient été situées de part et d'autre. Mais une violence d'une telle extrême reste gravée quelque part. Et tout ceci juste pour une vidéo mensongère postée en ligne.
À l'avenir, nous devons éviter que cela ne se répète. Pour cela nous devons adopter les bonnes attitudes face à une publication sur les réseaux sociaux.
À première vue, une information suscite une émotion. Joie, colère ou autres, la première des choses c'est de garder son calme. Ensuite, identifier l'auteur de la publication et rechercher la vraie source de l'information. Il faut aussi s'assurer que les deux soient fiables et reconnus. Et ne pas partager, tant qu'on n'est pas encore sûr de la véracité du poste.
Évitons de se faire manipuler et formons ensemble un bouclier contre les fakes news nauséabondes !
STOP AUX FAKES NEWS !
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