UNE INNOVATION FACILITATRICE: QUAND L'ÉTAT CIVIL VIENT À LA RENCONTRE DES BÉBÉS DANS LES MATERNITÉS
La déclaration de naissance est le commencement de l'existence légale de l'enfant. En d'autres termes, déclarer son enfant, c'est lui donner une identité, une filiation et une reconnaissance au yeux de son pays et du reste du monde. C'est un droit fondamental pour l’enfant et c'est la clé pour avoir convenablement accès aux restes de ses droits fondamentaux (éducation, santé, protection sociale,...).
De nombreux enfants vivent dans l'ombre de leur existence, c'est déplorable et inacceptable. Ces enfants ignorés des politiques publiques font l'objet d'une grande injustice, qui se doit d'être réparée le plus vite possible. Par la même occasion, nous devons trouver des mécanismes innovants adaptés aux réalités actuelles pour freiner ce phénomène d'enfant juridiquement invisible.
l'UNICEF l'a très bien compris. Grâce à son soutien, il existe désormais un système d'enregistrement des naissances intégré dans les maternités et les centres de vaccination de la Côte d'Ivoire.
L'extrait de naissance du bébé de Sonia
C'est à l'hôpital Mère-Enfant de Bingerville que Sonia donna naissance à son deuxième bébé. Après son accouchement, la sage femme l’a informé que si elle voulait, elle pouvait déclarer en même temps son bébé à l'état civil : «Aujourd'hui, les parents n'ont plus à s'en faire. Ils peuvent désormais déclarer leurs bébés sur place à la maternité.»
Sonia était heureuse et soulagée par cette nouvelle. Parceque pour son premier bébé, elle et son mari ont été submergé par les festivités de son accouchement. Le temps de s'en rendre compte, ils étaient déjà au dela du délai légal pour faire la déclaration de naissance. La suite fut stressante, fatiguante et très coûteuse, entre mairie et justice, ça n'avait pas été facile. Mais, c'est désormais un mauvais souvenir.
Sonia est restée quelques jours à l'hôpital après son accouchement. Avant même sa mise en liberté par les sages femmes, l'extrait de naissance de son nouveau bébé était déjà à son chevet. Après, elle est rentrée à la maison avec deux trophées, un bébé bien portant et un extrait de naissance obtenu sans stress, sans effort et gratuitement. C'est pas beau tout ça !
Pour des parents moins avertis sur le sujet, l'enfant peut rester des années sans être déclaré.
Un cas triste
Daniel était maintenant au CM2. Depuis bébé ses parents n'ont jamais eu l'idée de le déclarer. Ayant appris que l'école était devenue obligatoire, son père analphabète a eu peur d'aller en prison. Il savait au moins ce que voulait dire “ prison ”.
Lors de l'inscription de Daniel au CP1, le maître avait informé le père de ce dernier de l'importance pour un élève d'avoir un extrait de naissance. Malgré celà, Daniel est resté et a pu poursuivre jusqu'en classe de CM2.
À ce niveau, il était impossible pour Daniel de continuer sans un extrait de naissance. À quelques mois de l'examen de CEPE, son père décide enfin d'aller faire son extrait de naissance.
Mais, un problème s'est posé. Le père même n'avait pas d'extrait de naissance. C'est devenu compliqué. Daniel allait donc attendre que son père même ait un extrait de naissance et après, établir pour lui. Daniel avait mal, il retenait à peine ses larmes : « je vais rater mon année scolaire parce que j'ai pas d'extrait de naissance, je suis triste et déçu. »
L'histoire de Daniel donne des larmes aux yeux. C'est quelque chose qui ne doit pas arriver à un enfant. Qui sait ce que cette mésaventure peut entraîner. Espérons que Daniel ne soit pas démotivé et décide d'abandonner l'école. Ça serait plus triste pour lui et le monde.
Image d'illustration: Freepik
Au regard de celà, nous saluons beaucoup l'initiative de l'UNICEF. C'est un tournant décisif. Ce nouveau système d'enregistrement des naissances implanté dans les maternités est un joyau de la pensée humaine. Un enfant, un extrait de naissance, c'est celà mon vœu.
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