VOL D'ENFANCE : LE MARIAGE PRÉCOCE, UNE PRISON ÉPINEUSE

 

          Crédit photo: Unicef

Elle n’avait que 14 ans avec l’insouciance joyeuse d’une enfant. Des rêves plein la tête, elle ne pensait qu'à réussir ses études et réaliser tous ses rêves. Mais un jour, tout a basculé. Elle a vu son enfance s’envoler dans les cris d’un mariage imposé. Depuis ce jour, elle vit enfermée dans un rôle qui n’était pas le sien.  

Le mariage précoce, sous couvert de tradition, vole chaque jour l’avenir de milliers de filles en Côte d’Ivoire. 

Une prison invisible, mais bien réelle

C'est l'histoire de Mouna, une jeune fille pleine d'avenir. C'est à 14 ans qu'elle a vu ses premières règles. Elle était paniquée. Malheureusement, elle avait des raisons de l'être sans en avoir vraiment conscience de l'enjeu. Lorsque sa mère apprit la nouvelle. Elle s'exclama : « ma fille est devenue une femme ». 

D'après sa mère, Mouna pourrait tomber enceinte sans être dans un mariage comme la tradition l'exige. Cela serait perçu comme un grand déshonneur, une énorme honte familiale. Un mariage est rapidement arrangé entre Mouna et son cousin de 38 ans, sans son consentement. 

C'est ainsi qu'elle est devenue la deuxième femme de son cousin. Ce mariage précoce a mis fin à sa liberté. Elle arrêta brutalement l'école. Elle fit son entrée dans un monde de responsabilités qu’elle n’a pas choisi : faire le ménage, porter des enfants trop tôt, subir constamment des violences conjugales, sans en comprendre le sens.

Des cicatrices invisibles, enfouis sur le cœur et l’esprit

Mouna en avait déjà entendu parler, mais n'avait jamais eu de discussion sérieuse sur le sujet car c'était considéré comme tabou. Entrer de plain-pied dans un mariage imposé, elle est soumise à des rapports sexuels forcés. Tout ceci lui a fait perdre l'estime de soi. Vivante aux yeux de tout le monde, mais à l'intérieur, une grande blessure qui la tue à petit feu. 

Et si on choisissait de protéger plutôt que de sacrifier ?

Aucune tradition ne vaut plus que la vie d’un enfant. Aucun supposé déshonneur ne peut justifier le rêve brisé d’une enfance. Protéger les filles, c’est construire des femmes fortes, éduquées et autonomes. Chaque fille a droit à son enfance, à ses rêves, à l’école et à une vie libre.

Le mariage précoce est un vilain et mauvais acte au dela du crime. Il arrache aux filles ce que le monde a de plus beau à leur offrir : le temps d’être enfant. Brisons le silence. Éduquons et agissons ensemble ! 

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